Lutte contre le harcèlement scolaire... De beaux projets en théorie mais qu'en est-il réellement?

Quand j'ai débuté mon blog je voulais partager ici les jolis moments passés avec Loustic. Alors qu'il était en dernière année de maternelle je me suis progressivement éloignée du blog par manque de temps mais aussi parce que les jolis moments partagés se faisaient rares. Quel rapport avec le harcèlement me diriez-vous. Et bien simplement parce que le harcèlement touchait Loustic et par conséquent nous même, ses parents démunis et sans aide réelle. J'ai commencé à douter de mon objectivité et j'ai eu peur de m'exprimer ouvertement sur cette situation.

Nous entendons parler de plus en plus de harcèlement scolaire, la lutte contre le harcèlement est même une priorité cette année mais qu'en est-il vraiment? 

"Respire", un film pour mettre le harcèlement en lumière

Il y a quelques jours j'ai regardé le film "Respire" diffusé sur M6 qui traitait du sujet, suivi d'une table ronde et d'un reportage. Le film était magnifique, touchant et poignant. Le débat et le reportage qui ont suivi m'ont interpelé par l'écart entre la théorie sur la lutte contre le harcèlement et la réelle mise en place des dispositifs. On entend beaucoup parler de drames résultant de harcèlement alors je m'interroge sur la sécurité de nos enfants. 

Des mesures contre le harcèlement, mais quelles applications réelles?

J'ai parcouru en long, en large et en travers les textes figurant sur le site du gouvernement. Même si on en parle beaucoup plus désormais, le harcèlement scolaire n'est pas une nouveauté. Les plans de lutte mis en place sont bien beaux mais qu'en est-il de la mise en place au quotidien? 

J'ai appris par ces lectures que la journée nationale de lutte contre le harcèlement a été instauré en 2015. Loustic étant en grande section de maternelle en 2017 le terme de harcèlement scolaire était déjà bien connu. Alors que devons-nous penser de la réaction de la maitresse à l'époque où nous avons fait part de nos inquiétudes? Quand nous avons signalé que certains enfants attendaient Loustic chaque matin pour lui taper dessus nous avons eu comme réponse "ce n'est rien ce sont des jeux d'enfants". Face à cette simple phrase nous avons perdu en l'espace d'une minute toute confiance en notre objectivité. Etions nous trop protecteurs? était-ce vraiment du harcèlement? Par ces quelques mots cette institutrice à semé le doute en nous. Loustic étant atypique, visiblement nous nous faisions des idées, il lui fallait faire des efforts d'intégration. Heureusement pour nous d'autres parents ont relevé les faits et nous avons été écoutés (enfin en surface car ce n'était rien d'important pour l'équipe enseignante). Les enfants ont eu une sensibilisation au harcèlement puis l'année s'est finie là dessus.

La différence, une excuse au harcèlement?

Départ pour l'école primaire, une porte de sortie pour Loustic. C'est naïvement ce que nous pensions. Seulement dans une petite ville il n'y a pas beaucoup d'école et Loustic a bien sûr retrouvé ses détracteurs à l'entrée en CP. Quelques recadrage bienveillants de l'institutrice a vite mis fin aux moqueries et finalement cette première année de primaire s'est bien passée. 

C'est en CE1 que les sarcasmes quotidiens ont repris. Nous n'avons pas tout de suite pris conscience de ce qui se passait et là encore nous sommes tombés de haut. On nous parle de sensibilisation du corps enseignants et des personnels intervenant dans les écoles mais est ce que le message passe réellement? Tous les enfants ont-ils droit à cette protection théorique? Il semblerait que non. 

Loustic étant atypique, sensible et immature, visiblement la moquerie était justifiée. N'ayant pas le comportement standard attendu pour un enfant de son âge, il devenait coupable d'attirer les moqueries. Cette fois-ci Loustic s'est vu attribué le surnom de bébé allant jusqu'en oublier son véritable prénom puisque tous l'appelaient ainsi quotidiennement. Un surnom qui lui avait été donné par le personnel de cantine sans la moindre compassion ni remise en question de leur part. Les enfants ont suivi et amplifié le mouvement. Qui blâmer? les enfants devenus harceleurs ou les adultes ayant donné l'élan aux moqueries, le stigmatisant et le punissant toute l'année pour un comportement dont il ne pouvait rien?

Un recadrage de la directrice a allégé un temps la pression mise sur Loustic avant une reprise du mouvement. Nous avons alerté son enseignante du moment pour nous entendre dire "en même temps c'est normal il est immature comme un bébé". Une nouvelle claque au moral et une nouvelle impasse, l'impossibilité de protéger notre fils. Les textes sur la lutte contre le harcèlement sont plein de belles promesses mais personnellement nous avons peu vu d'applications réelles de ceux ci, nous nous sommes surtout sentis mis en cause sur les différences de Loustic. Nous l'avons retirer de la cantine et éloigné de ses premiers détracteurs adultes mais n'avons pas pu intervenir auprès camarades de classes, il a donc passé 5 années avec les petits moqueurs dans sa classe. Un vase clos constant renforcé par les mesures anti-covid et des récréations par classe sans pouvoir échapper aux petits bourreaux.

En route pour le collège, pas sans appréhension

Loustic a fait cette année sa rentrée au collège avec inquiétude. Nous avons été soulagé que le hasard l'ai séparé de ses "ennemis" comme il disait. Les premières semaines semblent plutôt bien se passer, il se retrouve noyé dans la foule loin du vase clos des années primaires. Nous avons espoir que la situation se maintienne socialement. Notre premier combat cette année sera de faire accepter ses différences au corps enseignant (parce que l'inclusion aussi est un combat) et éviter la stigmatisation qui mène au harcèlement.

NON AU HARCELEMENT SCOLAIRE !!! 

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